Personne ne peut aller au Père que par l’intermédiaire de Celui qui s’est proclamé lui-même la voie, la vérité et la vie. Il n’y a, dit saint Paul, qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus Christ en tant qu’homme. Évidemment, le Christ nous a sauvés et rachetés par tous les actes si parfaits de sa vie, par son enseignement, ses exemples et ses souffrances, mais en tout premier lieu par sa mort.
Si, considérant les faits objectivement sans tenir compte de pures possibilités, nous nous posons cette question capitale : Pourquoi le Fils de Dieu a-t-il voulu prendre la nature humaine ? Nous répondrons sans hésiter : Ne pouvant ni prier, ni souffrir pour nous comme Dieu, son amour l’a poussé à se faire homme. En cette qualité, il est à la fois Prêtre et Victime, et dans un acte parfait d’obéissance et d’adoration, il s’offre en holocauste à son Père sur la Croix, pour lui rendre un culte digne de lui et capable d’expier le péché. En effet, par l’Incarnation, qui est l’union indissoluble et à tout jamais de la nature divine et de la nature humaine dans la personne du Fils de Dieu, Jésus est vraiment le Prêtre par excellence. Il n’a pas besoin d’être sacré par une onction extérieure et visible, puisqu’étant le Christ (l’oint de Dieu), il est oint ou consacré par la divinité qu’il possède en propre. David (Psaume 109) vit et annonça comme décrets : irrévocablement cette merveille inouïe d’un Homme-Dieu, prêtre pour toujours. Le Seigneur dit à mon Seigneur… Le Seigneur l’a juré… Tu es prêtre pour toujours. Sa fonction de Prêtre se confond avec celle de Rédempteur. Il nous sauve et nous rachète, en s’immolant sur le Calvaire, instituant par sa mort volontaire le sacrifice de la nouvelle alliance. Tous les sacrifices de l’ancienne loi, qui n’étaient que des ombres et des figures s’évanouissent devant cette sublime réalité ! L’Église, qui par sa hiérarchie a hérité du sacerdoce et de la mission du Sauveur, renouvelle chaque jour sur l’autel par le ministère des prêtres l’immolation mystique de cet Agneau céleste. Ainsi la sainte Messe est-elle l’acte essentiel du culte, autour duquel tous les autres offices ou rites liturgiques gravitent comme vers leur centre d’attraction.
Purifiés par le Baptême, unis par la grâce au Christ, nous sommes dès lors associés à son sacerdoce comme les membres d’un même corps mystique, dont il est le chef et à ce titre, nous recevons tous de sa plénitude, en participant à la vie et au culte de l’Église. Restons étroitement unis à notre Pontife bien aimé, le second Adam, le chef de l’humanité, notre frère premier-né, notre médiateur auprès de son Père, qui sait compatir à nos infirmités. Le Christ total, dit saint Augustin, c’est Jésus et nous. Ce n’est donc pas Jésus seul, encore moins nous seuls. Puisons dans cette union avec lui et avec nos frères, toute notre confiance auprès de Dieu, car Jésus est toujours vivant pour intercéder pour nous.
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